Des Mots et des Maux
Par Tempus Fugit
Il me vient le besoin, lenvie,
la nécessité de faire digression sur le thème de lachat.
Vous lavez remarqué, beaucoup dentre nous semblent développer
un (fort) sentiment de culpabilité dès linstant où
ils cèdent à la tentation bien compréhensible de garnir
leur poignet dun garde-temps prestigieux.
Lorigine de ce sentiment est obscure car intimement lié à la personnalité de chacun. Javais déjà, il y a peu, tenté de développer le processus du choix. Quen est-il de celui du passage à lacte ? En sachant quil ne sagit pas dune simple nécessité (comme on paye sa baguette chez le boulanger), mais que lon se trouve dans le cadre dune pathologie préexistante : lamateur de belles montres.
Tout va donc devoir séclaircir si on arrive à cerner le type pathologique en cause : la raptus expiatoire en découle naturellement.
Si lon sen réfère strictement à la classification internationale des troubles mentaux, lamateur de belles montres peut se ranger dans le tiroir des personnalités souffrant de troubles obsessionnels compulsifs (les fameux TOC), mais une analyse plus fine révèle également un soupçon de fétichisme et des poussières de délire paranoïaque et mégalomaniaque. Par ailleurs, à certaines formes répondrait mieux la symptomatologie psychotique maniaco-dépressive (PMD).
De ces deux cadres séméiologiques vient la lumière !
Dans le TOC, lachat est dit de type AOC (non, pas Appellation dOrigine Contrôlée !) pour Achat Obsessionnel Compulsif, car il résulte dun processus permanent dinsatisfaction, dune pensée unique et obsédante, qui conduit lindividu, en pleine conscience, à passer à lacte, avec tout le cortège culpabilisant en plus (en ais-je vraiment besoin, puis-je me le permettre, après celle-là je marrête, promis et tous les bons prétextes affluent alors au secours). Dès lachat réalisé, la tension baisse, provisoirement, mais vous connaissez la suite.
Dans la PMD, la situation est plus grave car inconsciente. Il sagit là véritablement dun raptus expiatoire incontrôlé. Le passage à lacte seffectue à lacme du délire maniaque, sans raison, sans cause déclenchante et surtout sans sentiment de culpabilité. Lachat napporte aucun soulagement, il fait simplement partie du délire. On pourrait également disserter sur les formes de polarité de ces délires, mais bon
Mes amis, lheure est grave. Ne nous voilons pas la face : nous sommes malades, tous plus proche (je nen doute pas) du TOC que de la PMD. Alors il faut se soigner. Le traitement ?
Les belles montres
Tout ménerve
ou " pour en finir avec le non-sens " essai verbeux et psychanalytique délirant.
Tous les goûts sont dans la nature les goûts et les couleurs, cela ne se discute pas le bon et le mauvais goût tout nest quune affaire de goût autant de justifications creuses à un manque de compréhension de la problématique du choix. Car le problème se situe bien là.
Pourquoi untel, pourquoi unetelle, choisi cette montre là plutôt quune autre ? Pourquoi lobjet choisi devient-il alors propriété affective ? Postulons dabord que nous sommes tous amoureux de belle horlogerie.
Le processus du choix fait appel, en premier lieu, à une démarche narcissique raisonnée (pas toujours malheureusement) évidente. Le morphotype individuel conduit le sujet, consciemment, à choisir " laccessoire ornemental " le mieux adapté à son profil. Exemple : un gracile éphèbe aux muscles longilignes et aux attaches fines sorientera plutôt vers la délicatesse dune " ultraplate " finement dessinée, alors quun routier velu et massif, aux aisselles odorantes, aimant la viande rouge et le vin fort (cest une image amis routiers), préfèrera certainement le costaud dune Rolex. Ca, cest la démarche raisonnée
La même démarche peut échapper à la raison individuelle par processus didentification à lautre. Exemple : Quasimodo rêve du physique de James Bond 007 et, passionné de belle horlogerie (le mécanisme de Notre-dame de Paris lui ayant peut-être donné des idées), il va se procurer chez le bijoutier de garde la dernière Sub ou une Omega Seamaster.
Enfin, cette même démarche de choix peut faire jouer ce que jappellerais labstraction métaphysique. Exemple : Nous tous ici présents, complètement accros de mouvements divers. Tout est bon à posséder pourvu que cela fasse " Tic-tac "
Alors qui a tort et qui a raison ? Nous avons, tous individuellement, forgé notre choix (nos choix) en combinant ces trois démarches élémentaires (si vous en voyez dautres, je suis preneur). Notre choix est forcément le bon ya pas à discuter là dessus.
Mais pourquoi alors débattons nous sur ce forum ? vous avez dit " Psychanalyse " ?
Et bien plus encore
La communication et le marketing
sont deux concepts bien différents.
Joserais dire que le marketing est à la communication ce que Mac
Do est au Grand Véfour.
Le marketing pur jus, importé des USA, nest pas un système de communication mais un procédé particulier de " force de vente ", basé sur le principe didentification contrainte de lindividu ou du groupe, au moyen dune image, quelle quelle soit. La pulsion subconsciente se trouve alors " révélée " et lidentification est possible. Il ny a plus quà mettre en place les produits permettant cette identification et le tour est joué. Il ne sagit donc que dun système unidirectionnel. Exemples : 007 et Omega, Lindbergh et Longines, les beaux aviateurs et Breitling, jen passe et des meilleurs.
La communication, en revanche, fait appel à la notion fondamentale de léchange. Il sagit donc dun système multidirectionnel, à priori dépourvu de mercantilisme. Chaque participant peut senrichir, individuellement, et, à terme, cest le groupe qui en profite. La relation interpersonnelle, objective et sincère, même passionnée, est la seule voie pour le profit commun.
Ouf !!! Je voulais simplement vous dire que, sur LPDM, nous faisons de la communication.
Que vivent les belles montres mécaniques et puis M . si James Bond porte une Sub (Sean Connery et Roger Moore) ou une Seamaster (les petits nouveaux), cela prouve au moins que la qualité de acteurs se mesure à celle de leur garde-temps mais là je marrête car je commence à faire du marketing.
Amitiés à tous et cordialement vôtre,